Voilà, je vais voir si internet peut servir à réparer les ennuis répétés qu'il me cause.
Il s'agit de mon film "Hubert, l'homme aux bonbons".
Internet garde malheureusement trace d'un synopsis qui n'a pas été écrit par moi (quand je l'ai lu j'ai fait des bonds et j'ai crié très fort) et qui prête à une lecture complètement à côté de la plaque de mon film.
Voilà le synopsis en question:
A Billom, bourgade du massif central vit Hubert qui est l’exemple type du « handicapé » formidablement bien intégré à la population de son village. Adorable, partageur, le coeur (placé à droite chez lui !) sur la main ; personne à Billom ne se moque de lui, et du banquier et au notaire en passant par le curé et le pharmacien, tout le monde ici accepte les bonbons d’Hubert. Dans les familles on met en garde les enfants : « si quelqu’un te propose un bonbon dans la rue n’accepte jamais ; sauf si c’est Hubert qui te propose un Magnificat ! »
(admirez notamment les guillemets autour du mot: handicapé. je fulmine)
Le personnage de mon film, Hubert, s'est suicidé avant que la production du film ne commence. Le gnangnantisme ci-dessus me fait mal... et malheureusement j'en retrouve trace dans de nombreux programmes (pas plus tard qu'aujourd'hui, dans celui du Forum des Images). J'essaie de réparer au cas par cas la bourde qui a été faite par la prod et qu'internet propage, mais c'est un puits sans fond...
J'en profite pour recopier le petit texte que j'avais fait pour le Défi des Fous:

Caramel ou chocolat?
Parfois dans la rue Hubert donnait des michoko, pour changer des magnificats.
Il avait mis longtemps à parfaire son procédé, et la fixation finale sur les magnificats avait pris plusieurs années: il avait fallu un grand nombre de râteaux et de refus dégoûtés devant des fraises tagada morveuses pour que progressivement s'impose le choix d'un bonbon emballé, qui plus est dans du papier doré, et cerise sur le gâteau, siglé d'un nom latin. Les filles refusaient moins souvent les magnificats.
Est-ce par provocation délibérée qu'Hubert, grand lecteur d'Hara Kiri, avait imaginé cette démarche des bonbons, à la fois généreuse et terriblement connotée?
Et l'obstination à persévérer comme "chanteur amateur", lui qui, sourd de naissance, n'avait été appareillé qu'à neuf ans, ce mépris du ridicule, était-ce le signe d'une forme d'autisme ou d'un courage surhumain?
Lors de nos rencontres pour préparer le film, j'avais demandé à Hubert un autoportrait.
Il s'est suicidé la veille du 1er mai 2009. C'est son autoportrait malhabile qui l'a remplacé dans le documentaire.
Animer veut dire "donner vie". Mais là, le film était une tentative de réanimation.