
On en parlaitdans ce sujet, guettant la moindre image, qu'en est-il donc ? Attention, je parle un peu des éléments du films, ceux qui voudraient s'en garder la surprise sont priés d'aller lire ailleurs.
Hé bien, nous avons tous passé un bon moment en famille devant une adaptation intelligente de ce livre assez subtil dans la collection des grands livres du petit gaulois.
Le contexte et l'histoire de l'album sont bien retranscrits avec les nécessaires adaptations pour coller à la durée du film (personnages secondaires plus étoffés), le film est drôle, très écrit, avec quantité de dialogues amusants, le décalage anachronique des revendications syndicales des esclaves et des légionnaires avec leur rhétorique ampoulée fonctionnant bien. Mais finalement il n'y en a pas beaucoup plus que dans le livre où ce levier me semblait plus appuyé.
Le film a surtout pointé un peu plus sur le romain qui gagne une propriété dans un jeu d'arène - par guy Lux dans le livre un sénateur dans le film - sa famille et lui étant mis en avant et se lie même d'amitié avec Obélix et les gaulois.
Le gros gaulois est d'ailleurs aussi exploité d'une façon assez singulière puisque le film lui donne un talon d'achille : Obélix perd toutes ses forces et ses moyens quand il est affamé. Les romains faisant fuir le gibier, il défaille et perd son pouvoir offensif. Certes c'est un principe parfois présent dans les albums mais là c’est un véritable levier de l'histoire.
Enfin dernière entorse au livre : César se déplace en personne sur le lieu de l'action pour assister au retournement de son plan diabolique. Ce qui me semble le plus critiquable, cette obsession qu'on donne à césar de ce village gaulois alors que dans la série, il représente la plupart du temps un inconvénient dont il a à peine conscience. Bref.
J'ai trouvé assez gonflant les quelques clins d'oeil cinématographiques (Seigneur des anneaux, KingKong) mais finalement ça passe assez bien.
Par contre j'ai bien aimé la représentation de la potion, liquide doré et luminescent, l'effet qu'il produit est efficace mais pas lourdingue comme dans beaucoup de dessins animés, d'ailleurs une chouette séquence étant celle où Astérix cherche à faire croire qu'il boit de la potion à des romains et en imite les effets.
Autre belle idée : la voix d'Assurancetourix qui fait fuir les romains, représentée de façon subjective, son étouffé de hurlement qui évite d'en donner une version crin-crin assez décevante. Elle produit un effet surtout visuel qui retranscrit bien le coté calamiteux qu'on trouve dans les livres.
Coté animation c'est de la belle ouvrage, j'ai trouvé aussi que l'adaptation de l'univers d'Uderzo était efficace sans trop d'effets, l'animation donnant sont lot de bounces et de stretch comme Uderzo aime en mettre dans ses livres.
Bon, c'est du cartoon un peu lisse mais ça fonctionne.

Bizarrement j'ai été un peu gêné de retrouver les voix de Kaamelott, on retrouve Serge Papagalli en Abraracourcix et l'image du paysan râleur s'est superposée au chef gaulois verbeux de façon un peu parasitaire pendant tout le film, comme celle d'Astier en Centurion. Pourtant les performances sont bonnes, c'est drôle et bien joué, mais bizarrement ça a fait un coté caméo un peu troublant. Pour le reste Lorant Deutsch est parfait en architecte hystérique, Chabat discret en sénateur...
Indiscutablement mon adaptation préférée des aventures du petit gaulois.
Le film est réalisé par Louis Clichy, coréalisé (c'est inscrit comme ça au générique) par Alexandre Astier
EDIT : Ha, oui.. J'ai quand même regretté l'absence dans le film d'un de mes calembours préférés de Goscinny, quand un garde parle de la baffe que donne un esclave numide à un de ses gardiens : "il ne faut jamais parler sèchement à un numide".
EDIT#2 : Le film commence sur un générique très graphique et dynamique signé Romain Segaud, jeu d'ombres et de boucliers romains très réussi.