par zac » Jeu Fév 07, 2008 8:05 pm
je pense qu'aujourd'hui, si tu choisis de tourner de la stopmo en film, c'est par coup de coeur et envie de cinéma, d'image de cinéma avec ses qualités intrinsèques et aussi une certaine méthode de travail. Je comprends ce choix...
L'arrivée des appareils numériques a bouleversé les habitudes techniques de prise de vue en apportant la possibilité de line-tester tes anims immédiatement sur ordinateur par le biais de logiciels bien faits et dédiés. Le résultat image est très bon en numérique sur des appareils reflex avec une sortie au format RAW...disons qu'il est juste supérieur à la définition du 16mm (dont les photogrames sont assez petits).
Je pense que si tu veux tourner en ciné, il vaut mieux tourner directement en 35mm...surtout pour de l'anim qui nécessite peu de métrage. Mais c'est très cher, même en faisant gaffe (développement négative, tirage copie de travail ou transfert numérique pour montage et post prod...étalonnage, montage négatif et copie zéro avec transfert optique du son etc...) tu dois avoisiner les 1500 HT euro pour presque 4min (soit une boîte de 120m)... à peu près..
De plus, il faut mettre en place un dispositif de doublage de la captation ciné en vidéo pour pouvoir visionner les prises (caméra vidéo collée au parallaxe de la 35mm ou 16mm) c'est plus safe...et tu peux vérifier tes prises en reliant la vidéo à un ordi via un logiciel de montage ou autre..
L'image 35 est encore nettement supérieure en définition aux photos numériques, elle encaisse, par exemple, bien mieux les noirs (infiniement mieux!) et le rendu est...superbe!
En numérique, il faut transférer les images sur 35 via un imageur. Le résultat est très bon pour peu que cela soit bien fait. La définition du numérique directement compatible avec le 35 est énorme puisque chaque image est en 4k...et pour manipuler de telles images il faut un sacré matos si on veut pas y passer sa vie...
Bref, le choix du ciné ou numérique est vraiment un choix artistique avant tout. Une image numérique n'aura (pour l'instant) jamais les qualités de rendu du chimique...et j'irai même jusqu'à défendre les qualités d'un format comme le super8 qui a beaucoup de charme et de qualités. Il y a aussi la solution qui consiste à "gonfler" le 16 en 35. Là aussi, c'est une démarche artistique (et souvent économique!). On fait ça avec le super 16 en prise de vue réelle. Le résultat est excellent et le poste labo est bien moins cher sur la prod.
par contre, le côté pratique du numérique est indéniable, surtout quand on a pas trop d'expérience en anim et qu'on veut pouvoir vérifier les mouvements immédiatement. En ciné, on capte directement et on attends le développement pour vérifier. Si c'est pas bon, on a grillé de la pelloche qui coûte cher et on recommence. Les méthodes sont différentes.
C'est un peu la même différence entre le DV et le film...avec l'un on tourne des heures d'un coup et on choisi immédiatement après, avec l'autre (le film) on choisi d'abord avec soin et on tourne....c'est une approche totalement différente.
Enfin, pour finir, la captation numérique permet de "truquer" immédiatement avec du compositing etc....le tournage ciné est "direct" et faire des FX après entraîne vers des soutions plus compliquées et souvent chères, qui vont nécessiter un retour au numérique!...et une sortie finale de retour vers le film...
Tournage ciné = tout sur le set. Donc, choix artistiques dès le départ.